18 juillet : rencontre autour de l'évaluation des projets artistiques
Vendredi 19 juillet, Culture O Centre, en partenariat avec la Région Poitou Charentes, proposait à l'espace Région Centre une rencontre autour de la notion d'expertise ou d'évaluation de projets artistiques.
Trois intervenants ont livré leurs expériences et réflexions sur le sujet : Georges Buisson, administrateur du Palais Jacques Coeur (18) et de la Maison Georges Sand (36), président du Conseil d'orientation de Culture O Centre, Claire Lasne-Darcueil, directrice du Centre dramatique national de Poitou-Charentes (86), et Jean-Michel Lucas, maître de conférences à l'université de Rennes 2 Haute Bretagne (35), président de "Trempolino".
Comment évaluer un projet artistique créé ou en devenir? Quels éléments entrent dans cette évaluation? Qui évalue et pourquoi? Quelle est la légitimité des comités d'experts? Les critères d'évaluation existent-ils? Si oui, de quelle manière peuvent-ils être définis pour échapper à l'idée d'art officiel ou de mode, et comment peuvent-ils répondre aux principes fondamentaux de culture universelle, de liberté d'expression et de droits culturels?
Ces questions n'ont pas été seulement abordées d'un point de vue technique, elles ont été recontextualisées dans le cadre des politiques culturelles publiques et en tenant compte de la notion d'intérêt général. Envisagé sous cet angle, la question dépasse l'ensemble des évaluations individuelles et pose le problème du jugement politique et de la nécessaire mais quasi impossible objectivité dont doivent faire preuve les experts en charge de l'évaluation des projets.
La discussion a rapidement évoqué les limites de l'évaluation : certains pensent qu'elle devrait davantage prendre en compte l'avis des populations locales et l'inscription du travail artistique dans son contexte géographique, social et culturel ; d'autres réclament que le travail s'évalue à l'aune du projet global de la compagnie et non de façon autonome. D'autres ont proposé que les instances politiques multiplient les façons d'évaluer et de financer, et qu'elles soient davantage incitatrices en passant plus de commandes auprès des équipes artistiques, etc.
En somme, il est apparu nécessaire de redéfinir le champ d'évaluation, d'en rechercher les objectifs, d'en identifier les finalités et les enjeux, d'élaborer un référentiel pour mieux évaluer la cohérence et la pertinence d'un projet. Et pour engager et nourrir ces réflexions, il a semblé plus que jamais indispensable de favoriser les espaces de débat autour de ces questions.
De gauche à droite : Jean-Michel Lucas, Georges Buisson et Claire Lasne-Darcueil.Pour ceux qui souhaitent poursuivre la réflexion autour de ces questions, nous vous renvoyons notamment vers une page du site de l'Irma qui donne accès aux articles de Jean-Michel lucas :
Textes et interventions de Jean-Michel Lucas